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LA PEUR DU DENTISTE
On l'appelle anxiété dentaire, phobie du dentiste, stomatophobie, odontophobie ou encore dentophobie.
En France, 16 % de la population adulte pouvant s’exprimer présente un état d’anxiété lié aux soins dentaires, ainsi que 24% des enfants scolarisés en milieu ordinaire.
Dans la plupart des cas, les personnes qui ont peur du dentiste ont eu une expérience antérieure négative de douleur et/ou de contrainte chez le dentiste, pendant l'enfance ou à l'âge adulte.
Cette peur peut être due également à une particularité de la personnalité (tempérament anxieux, hypersensibilité, trouble oppositionnel, TDA/H, troubles du spectre autistique, trouble anxieux, etc.), un handicap mental ou encore un trouble cognitif (maladie d'Alzheimer etc.).Il a été démontré que les patients qui ont eu mal deviennent des patients anxieux.
Et que les patients anxieux ont des seuils de douleur diminués, c'est à dire qu'ils ressentent plus de douleur que les patients non anxieux.
C'est pourquoi une prise en charge spécifique, combinant la mise en place d'une anesthésie dentaire efficace ET une gestion de l'anxiété, est nécessaire pour les personnes qui ont peur des soins dentaires.
Il existe ainsi différentes solutions : une approche psychologique adaptée, l'hypnose médicale, la prise de médicaments anxiolytiques, la sédation par protoxyde d'azote (ou MEOPA), la sédation par midazolam (réservée au milieu hospitalier) ou encore l'anesthésie générale. Le choix de la modalité se fait en fonction de l'âge du patient, de son niveau d'anxiété, de l'état de ses dents et de son état de santé.
La docteure Mazille-Rouel pratique la sédation par MEOPA et/ou par médicaments anxiolytiques, l'hypnose médicale, ainsi qu'une approche psychologique adaptée.
Sources :
- Hennequin M, Collado V, Faulks D, Mazille MN, Nicolas E. La peur du dentiste, quelle réalité en 2007? Clinic. 2007;28 :311-319.
- Nicolas E, Collado V, Faulks D, Bullier B, Hennequin M. A national cross-sectional survey of dental anxiety in the French adult population. BMC Oral Health. 2007 Oct 10;7:12.
- Nicolas E, Bessadet M, Collado V, Carrasco P, Rogerleroi V, Hennequin M. Factors affecting dental fear in French children aged 5-12 years. Int J Paediatr Dent. 2010 Sep 1;20(5):366-73.
PREMIÈRE CONSULTATION D'UN ADULTE PHOBIQUE DU DENTISTE
Que va-t'il se passer lors de mon premier rdv ?
La docteure Mazille-Rouel ne pratique pas de soin lors de la première consultation d'un adulte phobique du dentiste.
En effet, ce rdv est destiné à écouter de votre demande, à prendre connaissance de votre histoire avec les dentistes, et à vous permettre de vous familiariser avec l'équipe et l'environnement du cabinet.
Il permet également d'évaluer votre niveau d'anxiété et votre besoin en soins dentaires, afin de nous adapter au mieux à vos possibilités de coopération lors des soins.
Pour ce faire, tout d'abord un entretien sera conduit, au cours duquel la docteure Mazille-Rouel vous posera de nombreuses questions. Puis sera procédé, avec votre accord, à la réalisation d'un examen de votre bouche ainsi, si nécessaire, qu'à la réalisation d'une radiographie panoramique dentaire.
Nous déciderons ensuite ensemble de la modalité de vos soins : aucune sédation, hypnose médicale, sédation par MEOPA +/- médicament sédatif (tel que l'Atarax® ou le Valium®) ou anesthésie générale.
Il pourra vous être proposé de faire une séance de soins avec sédation et de réévaluer la situation à l'issue de cette séance.
La démarche de la docteure Mazille-Rouel, fruit de longues années de formation et de pratique, a pour but de permettre à chacun d'être soigné de manière qualitative et dans le respect de sa personne.
COMPRENDRE LA PHOBIE
Pour aller plus loin.Je vous propose de regarder cette vidéo de la chaîne YouTube PsykoCouac, qui explique très bien ce qu'est une phobie.
On y apprend que :
- la phobie est une peur intense et irraisonnée à la confrontation ou à l'anticipation d'une confrontation à un objet ou une situation,
- cette peur à la confrontation est constante (elle ne fluctue pas d'une fois à l'autre) si on n'y fait rien,
- la personne phobique a du recul sur sa peur et est consciente que sa peur est disproportionnée ou irrationnelle (ce critère ne s'applique que si la personne est en capacité d'avoir du recul),
- cette peur induit un comportement de fuite (évitement) ou de détresse lors de la confrontation,
- cette peur a un impact sur la vie du patient (une phobie des alligators pour quelqu'un qui vit en Europe aura peu d'impact sur sa vie),
- cette peur est durable dans le temps si on n'y fait rien,
- cette peur n'a pas d'autre explication (comme par exemple un trouble psychologique autre, ou un trouble cognitif).
La phobie peut être innée (héréditaire) ou acquise (apprise). La phobie peut ainsi s'acquérir soit en vivant un événement effrayant, soit en regardant quelqu'un qui a peur, soit par la répétition de petits événements anodins mais perturbants. Elle s'installera si, en plus de l'exposition à ce stimulus, la personne a à ce moment-là un défaut du processus qui apprend à ne pas avoir peur (processus d'habituation).
Le traitement des phobies consiste en une exposition progressive, et dans des conditions particulières, à l'objet ou à la situation en question, afin de relancer le processus d'habituation.
L'utilisation du MEOPA lors des soins dentaires, en plus d'aider à rendre les soins possibles, peut permettre d'obtenir de bonnes conditions d'exposition pour que la phobie du dentiste disparaisse. Mais souvent, un suivi régulier après la série de séances de soins dentaires sous MEOPA est nécessaire.
Si les soins dentaires ont été réalisés sous anesthésie générale, alors les dents sont soignées, mais pas la phobie. Il faudra mettre en place un suivi régulier pour travailler sur l'anxiété.
Quelquefois, il faudra aussi des séances chez un/e psychologue.On peut aussi travailler de manière à éviter de développer une phobie. C'est pourquoi, pour soigner les caries d'un enfant, il est conseillé de :
- ne pas pratiquer de soins lors du rdv de première consultation,- réaliser les soins dentaires sous anesthésie locale, quelque soit l'âge de l'enfant,
- avoir recours à l'utilisation du MEOPA pour les enfants qui ne seraient pas aptes à gérer une situation d'inconfort, comme se mettre et rester en position allongée, garder la bouche ouverte, ne pas bouger, supporter la lumière forte, supporter les bruits, supporter la sensation d'engourdissement de l'anesthésie locale, etc.
- la phobie est une peur intense et irraisonnée à la confrontation ou à l'anticipation d'une confrontation à un objet ou une situation,
MALAISES DUS A L'ANXIÉTÉ CHEZ LE DENTISTE
Il existe plusieurs types de malaises dus à l'anxiété que font les patients phobiques chez le dentiste :
- les malaises avec perte de connaissance
- les malaises sans perte de connaissance
- les malaises en deux phases.
1) MALAISES AVEC PERTE DE CONNAISSANCE
Très rares, ils sont dus à la phobie du sang.
La seule phobie qui entraîne une vraie perte de connaissance est l'hématophobie (phobie du sang).
Cette phobie fait partie des phobies innées, elle est génétique et héréditaire.
Comme toutes les phobies, le mécanisme de base est la survie et celui-ci, ici, protège de l’hémorragie.
Dans la phobie du sang, c’est le système nerveux parasympathique (cholinergique) qui s’active. Son rôle intervient notamment dans les mécanismes de repos et de digestion.
Il provoque, entre autres :
- un ralentissement du rythme cardiaque,
- un ralentissement de l'activité respiratoire,
- une diminution de la tension artérielle.
L'évanouissement lors du malaise décrit est donc bien réel, il est dû à la chute de la tension artérielle. Il s'agit d'un malaise vagal sans gravité.
L'émotion ressentie est du dégoût plutôt que de la peur.
L'existence de la phobie du sang remonte à la nuit des temps : si l’homme des cavernes voyait du sang, ça pouvait être le sien et il pouvait mourir d'une hémorragie. En s'évanouissant, la personne se retrouvait allongée sur le sol, sa tension artérielle chutait, elle perdait moins de sang et avait plus de chance de survivre.
Le malaise peut se produire à la vue du sang, ou à cause du goût du sang dans la bouche, parfois même à la simple pensée que cela peut saigner.
Il peut survenir au début de la séance de soins dentaires lors de la réalisation de l'anesthésie locale, pendant le soin, ou après la fin des soins.
Le patient peut même s'évanouir plusieurs heures après la fin des soins, dès lors qu'il sent le goût du sang dans sa bouche.
Pour éviter l’évanouissement chez le phobique du sang, il doit s'allonger et hyperventiler : respirer très fort pour empêcher le malaise vagal.
Un travail avec un/e psychologue qui pratique les thérapies cognitivo-comportementales peut diminuer la sensibilité au sang.
2) MALAISES SANS PERTE DE CONNAISSANCE
Très communs, ils sont dus à une forte anxiété.
Dans la phobie du dentiste (et toutes les autres phobies spécifiques hormis la phobie du sang), c’est le système nerveux sympathique (adrénergique) qui s’active. Son rôle est de nous mettre en mouvement, pour fuir ou combattre un danger.
Cette activation du système nerveux sympathique ne peut techniquement pas provoquer d’évanouissement.
Il s'agit donc d'une attaque de panique ou d'une forte crise d'angoisse.
L'émotion ressentie est de la peur.
L'activation du système nerveux sympatique provoque entre autres :
- une accélération du rythme cardiaque,
- une accélération de l'activité respiratoire,
- une augmentation de la tension artérielle,
- une vasoconstriction périphérique,
- une stimulation de la transpiration.
Le patient ressent également :
- une sensation de vertige,
- des nausées,
- des maux de tête,
- des fourmillements,
- des tremblements.Ainsi, le malaise décrit lors des soins dentaires est dû à l'impression que l'on va s'évanouir du fait des symptômes de la crise d’angoisse. C'est très désagréable, mais on ne peut pas s'évanouir.
Un travail avec un/e psychologue qui pratique les thérapies cognitivo-comportementales pourra guérir le patient de sa phobie.
"Mais moi je ne suis pas phobique du sang et je fais des malaises chez le dentiste"
Voici l'histoire de Séverine :
Séverine a 50 ans, elle a pris rendez-vous à mon cabinet car elle a fait un malaise chez son précédent dentiste lors d'une extraction dentaire. Elle a depuis très peur de se refaire soigner. Elle a une dent à retirer qui lui fait de plus en plus mal.
Au cours de l'entretien de première consultation, elle me raconte son historique médical et dentaire compliqué. Elle est anxieuse, semble déprimée et fatiguée et exprime un sentiment de grande détresse. Elle me raconte avoir fait ce malaise lors d'une extraction dentaire en 2018.
A l'issue de cette première consultation, nous nous mettons d'accord pour faire un essai sous sédation consciente par MEOPA.
Quelques jours plus tard, Séverine m'écrit:
"Je me permets de vous adresser cet email parce que je ne me souviens plus si je vous ai donné tous les éléments médicaux en vue de ma prochaine consultation avec extraction sous MEOPA. Par ailleurs, je souhaitais aussi vous poser une question. Suite au malaise que j'ai fait sous anesthésie locale par articaïne adrénalinée en février 2018, (tachycardie, hypertension, céphalées occipitales, spasmes musculaires des membres inférieurs), mon médecin a demandé que, lors des prochaines anesthésies locales, soit utilisé un produit sans articaïne et sans adrénaline. Je dois vous avouer que j'appréhende énormément cette séance sous MEOPA. J'ai peur de refaire un malaise. Je me sens extrêmement fatiguée depuis ces 3 dernières semaines et j'ai fait plusieurs épisodes de tachycardie nocturnes ces derniers temps. Est ce qu'il est possible de prendre un anxiolytique (Xanax® 0.25) la veille au soir et avant la consultation? "
Le malaise que décrit Séverine au cours de l'extraction dentaire de 2018 correspond parfaitement à celui d'une attaque de panique.
Elle en a attribué les symptômes à l’anesthésique employé (articaïne adrénalinée). Mais pour que cet anesthésique provoque ce type de symptômes, il faudrait qu'il soit injecté à très haute dose et en intraveineuse, ce qui n'est pas le cas en dentisterie.
J'ai répondu à Séverine que le malaise qu'elle décrivait était, pour moi, dû à une très forte anxiété et que je l'invitais effectivement à prendre de le Xanax® la veille au soir et le matin du rdv. Je lui ai également expliqué que j'utiliserai un anesthésique adrénaliné, car il permet d'obtenir une très bonne anesthésie et, dans sa situation, une anesthésie dentaire efficace est indispensable si on ne veut pas aggraver l'anxiété.
Séverine s'est présentée au rdv. Elle avait pris le Xanax®. Nous avons pratiqué l'extraction de sa dent, sous anesthésie locale par articaïne adrénalinée et sédation par MEOPA. Tout s'est bien passé, Séverine n'a pas fait de malaise et elle est repartie très soulagée.
Ce qu'il faut comprendre ici, c'est que dans la phobie dentiste, c’est le système nerveux sympathique qui s’active. Il ne peut pas provoquer d’évanouissement. Il s'agit là d'une attaque de panique ou d'une crise d'angoisse. Si le patient n'est pas phobique du sang, il ne perd pas connaissance à cause de son anxiété.
3) MALAISES EN DEUX PHASES
C'est ce qui se passe dans la phobie sang-injection-accident (PSIA) : la personne a les deux types de phobie, par exemple la phobie du sang et la phobie des aiguilles.
Cela se produit quand un acte douloureux est associé à la perception du sang chez un patient qui a la phobie du sang : le patient développe une phobie du soins par dessus sa phobie du sang.
Le malaise se déroule alors en en deux phases.
En premier une phase de peur qui active le système nerveux sympathique, puis une phase de dégoût, durant laquelle le système nerveux parasympathique s'active responsable de l'évanouissement.
Par exemple : pendant le soin dentaire, le patient a peur du soin, donc le système nerveux sympathique est activé et empêche le parasympathique de prendre le dessus. A ce moment là, le patient est stressé mais ne s'évanouit pas.
A la fin du soin, le patient n'a plus peur, le système nerveux sympathique s'apaise et le parasympathique n'est plus inhibé. Le patient s'évanouit alors, non pas du fait de sa phobie du dentiste, mais parce qu'il sent le goût du sang.
Sources :
- Aarvik RS, Svendsen EJ, Agdal ML. Patient-self-reported history of restraint among 17-year-olds: a retrospective study of records by non-specialist dentists in the public dental service in Hordaland, Norway. Eur Arch Paediatr Dent. 2022 Jun;23(3):475-484.
- Aarvik RS, Svendsen EJ, Agdal ML. Held still or pressured to receive dental treatment: self-reported histories of children and adolescents treated by non-specialist dentists in Hordaland, Norway. Eur Arch Paediatr Dent. 2022 Aug;23(4):609-618.
- Bracha HS, Vega EM, Vega CB. Posttraumatic dental-care anxiety (PTDA): Is "dental phobia" a misnomer? Hawaii Dent J. 2006 Sep-Oct;37(5):17-9.
- Bryne E, Hean SCPD, Evensen KB, Bull VH. Seeing the person before the teeth: A realist evaluation of a dental anxiety service in Norway. Eur J Oral Sci. 2022 Jun;130(3):e12860.
- Çavuşoğlu M, Dirik G. Fear or disgust? The role of emotions in spider phobia and blood-injection-injury phobia. Turk Psikiyatri Derg. 2011 Summer;22(2):115-22.
- Ducasse D, Capdevielle D, Attal J, Larue A, Macgregor A, Brittner M, Fond G. La phobie du sang-injection-accident : spécificités psychophysiologiques et thérapeutiques [Blood-injection-injury phobia: Physochophysiological and therapeutical specificities]. Encephale. 2013 Oct;39(5):326-31.
https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0013700612001704
- Von Mücke-Heim IA, Walter I, Nischwitz S, Erhardt A. Front Psychiatry. Combined Fainting and Psychogenic Non-epileptic Seizures as Significant Therapy Hurdles in Blood-Injury-Injection Phobia: A Mini-Review and Case Report. 2022 Jul 12;13:915058.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC9314666/
Et aussi :
Le site de l'INSERM :
https://www.inserm.fr/dossier/troubles-stress-post-traumatique/
Le site de l'Hôpital pour enfants de Montréal :
Le compte Instagram Psynergy de Delphine Py :
- L'hématophobie : https://www.instagram.com/p/B5dik-gISUK/
- L'origine des phobies : https://www.instagram.com/p/Ch5MLOWqqPK/ et https://www.instagram.com/p/CivATfaAh1z/
La chaîne YouTube PsykoCouac :
PHÉNOMÈNE DE SIDÉRATION PSYCHIQUE
"Pourtant la première séance s'est bien passée"
Voici l'histoire de Timothée :
Timothée est un garçon de 5 ans, qui m'est adressé par le dentiste de ses parents parce qu'il refuse les soins dentaires. Quand le dentiste veut le soigner, Timothée place ses deux mains sur sa bouche.
Les parents de Timothée racontent :
"Depuis quelques temps, Timothée se plaignait des dents en mangeant. Nous l'avons donc emmené chez notre dentiste. C'était la première fois que Timothée allait chez le dentiste. Le dentiste a regardé ses dents. Il a dit qu'il y avait plusieurs caries. Il a commencé à soigner une première carie. Timothée s'est laissé faire. Et puis au rendez-vous suivant, il n'a jamais voulu ouvrir la bouche. Nous avons essayé avec un autre dentiste, mais c'était pareil."
Lorsque je demande si ça faisait mal de soigner la dent, Timothée me répond timidement "oui" et ses parents répondent "non, il n'a pas eu mal".
Que s'est-il passé ?
Timothée n'avait jamais eu d'expérience préalable chez le dentiste. Comme il était coopérant pour montrer ses dents, le dentiste a réalisé un soin dans la foulée, malgré le jeune âge de Timothée. Timothée a eu mal lors de ce premier soin et s'est laissé faire malgré la douleur et l'inconfort.Il a vécu ce que l'on appelle un épisode de sidération psychique. C'est un phénomène physiologique dans lequel la personne est figée, la rendant ainsi totalement incapable de réagir et de s’opposer, que ce soit physiquement ou émotionnellement.
Vu de l'extérieur, Timothée n'a pas réagi, donc tout le monde a eu l'impression que tout se passait bien pour lui.Ce phénomène pousse aux conduites d'évitement. C'est pourquoi à la séance suivante, Timothée a clairement manifesté son opposition.
Le phénomène de sidération psychique a été initialement décrit dans les agressions, lorsque la victime ne réagit pas. C'est un phénomène naturel qui est une conséquence normale face à une situation anormale. Cela peut faire émerger un sentiment de culpabilité et de doute qui vont empêcher la victime d’être reconnue en tant que victime (et de revendiquer ses droits), à plus forte raison si l'entourage (ici les parents et le dentiste) ignorent l'existence de ce phénomène.
S'en suit parfois un mécanisme de sauvegarde appelé mémoire traumatique, qui perturbe la mémorisation du souvenir traumatique et provoque des reviviscences et des réactions émotionnelles inadaptées.Ce phénomène est à l'origine, entre autres, de phobies.
Pour plus d'informations sur la sidération psychique et la mémoire traumatique : visitez le site memoiretraumatique.org du Dr Muriel Salmona.
Voici une vidéo d'animation de la chaîne "Draw my news" expliquant le phénomène de sidération psychique, dans le cadre d'un viol chez l'adulte.
Ici, un autre exemple tiré de la série "Sous Influence" ("Apple Tree Yard") diffusée sur Arte. Attention, les images sont violentes.
© Docteure Mazille-Rouel EI
(Dernière mise à jour : octobre 2024)